En avril 2008, un pêcheur cham musulman de la presqu’ile de Chroy Changvar, face à Phnom Penh, prend dans ses filets une statue en fonte de près de cent-soixante kilos. Les habitants du village vietnamien catholique d’Arei Ksaych reconnaissent les traits de la Vierge Marie. Après quelques tractations, la statue est cédée, contre des sacs de riz, aux paroissiens.
Sculptée en France au tout début du XXème siècle dans une fonderie de Vaucouleurs – village johannique de la Meuse –, cette statue a probablement été jetée dans le Mékong en 1970 lors des pogroms anti-vietnamiens organisés par le dirigeant cambodgien pro-américain Lon Nol. Après avoir été immergée au fond du fleuve pendant trente-huit ans, elle a retrouvé sa place dans l’église d’Arei Ksaych, nichée dans une réplique de la grotte de Massabielle.
Quelques années plus tard, une seconde statue de la vierge, portant cette fois l’Enfant-Jésus, est déterrée par un paysan khmer bouddhiste. Celui-ci affirme qu’un « homme barbu » lui serait apparu en rêve et lui aurait demandé de creuser près des rives du Mékong. Connue sous le nom de « Vierge des familles », la statue a aussi été offerte à la paroisse de d’Arei Ksaych.
Arei Ksaych, village viêtnamien catholique de Phnom Penh
Notre-Dame-du-Mékong
Le Christ et le margouillat
La Vierge des familles